Méthode d'obtention :
La propagation des plants se fait par bouture de la plante car le patchouli ne produit pas de fleurs et encore moins de fruits. Les plants sont ensuite organisés en rangées séparées de quelques dizaines de centimètres. La récolte principale s'effectue en saison humide, de décembre à janvier, après 5 à 9 mois de croissance, tôt le matin ou tard le soir (cela permet d’éviter les grosses chaleurs et donc l'évaporation de l'huile essentielle contenue dans les feuilles). Les feuilles sont cueillies une à une, sans les tiges. Les récoltes suivantes peuvent avoir lieu tous les 3 à 6 mois pendant 2 à 3 années bien que les premières coupes soient généralement les plus intéressantes d’un point de vue qualité olfactive et rendement. Plusieurs études ont également mis en lumière que les cultures situées légèrement en altitude (vers 200-300m) produisent une huile essentielle de meilleure qualité.
Afin de tirer le meilleur profit des feuilles, celles-ci sont séchées à l'ombre pendant environ 1 semaine, sont retournées, puis stockées à l'abri de l'humidité (Cela permet d’augmenter la perméabilité des feuilles et de libérer une grande partie de l’huile essentielle contenue à l’intérieur même de la feuille.). Cette étape induit une perte d’environ 80 à 85% du poids initial de la feuille. De même, plus le séchage sera long, plus l’huile essentielle sera de bonne qualité, cependant, ce temps d’attente diminue le rendement.
Après le séchage, les feuilles sont prêtes à être extraites par entrainement à la vapeur d’eau sous pression, pendant 6 à 24h. Là encore, plusieurs types de distillation peuvent avoir lieu, les différences résident principalement dans les matériaux constituant la cuve d’extraction. En effet, dans les régions les plus pauvres (Sumatra notamment) les cuves sont en fer et les volumes traités sont très faibles. Le fer n’est pas optimal pour le patchouli car il se retrouve ensuite dans l’huile essentielle (les phénols contenus dans l’HE réagissent et forment des ions ferreux) et n’apporte rien d’autres que de l’instabilité (coloration). Les productions extraites ainsi (environ 10-20% de la prod. mondiale) doivent alors subir un processus dit de « déferrisation » (traitement à l’acide citrique par exemple) afin de retrouver une qualité intéressante. On parle alors de « Patchouli déferrisé ». Depuis plusieurs années, les producteurs, soutenus par l’industrie du parfum, ont pût faire évoluer leurs techniques de production et distillent maintenant plus de 80% de la production mondiale dans des cuves en inox capables de contenir des volumes près de 10x plus importants. Ces innovations ont alors permis de supprimer progressivement l’étape de déferrisation. On parle alors de « Patchouli light ».
Quelle que soit la méthode de distillation employée, le rendement entre feuilles sèches et l'huile essentielle est situé sous la barre des 2%.
Une fois la distillation effectuée, l’HE subit une étape de maturation de quelques jours afin d’évaporer les premières notes de tête jugées peu agréable.
A noter également qu’il est possible d’obtenir un « Patchouli Cœur » après une distillation fractionnée. Dans ce dernier on ne garde que la fraction centrale de l’huile essentielle. Suppression de la fraction de tête et de la fraction de queue. Il est aussi possible d’obtenir un « Patchouli DM » par distillation moléculaire. Enfin, une extraction aux solvants volatils est possible, permettant d’obtenir un « Patchouli Absolu », cependant ce process est très peu effectué car il n’est généralement pas apprécié des parfumeurs.
Influence et répartition des chémotypes :
Le genre Pogostemon est constitué de 35 espèces.
Le patchouli utilisé en parfumerie est le Pogostemon cablin.
Il existe cependant un ''faux patchouli '' : le Pogostemon heyneanus. Ce patchouli est aussi cultivé en Indonésie et est souvent commercialisé en tant que ''Patchouli de Java '' ou ''Patchouli de Sumatra ''. Contrairement au Pogostemon cablin, il fleurit et son huile essentielle est de moins bonne qualité.
Médecine alternative :
Les informations délivrées ci-dessous sont issues d'ouvrages de référence en aromathérapie. Données à titre informatif, elles ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager la responsabilité de ScenTree.
La patchouli est réputé pour ses vertus phlébotoniques (tonifie les parois veineuses). Il est indiqué en cas d'acné et de varices notamment.
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